La récupération

Cet article n’est pas écrit pour vous prouver par A+B que la récupération est indispensable (en s’appuyant sur une multitude d’études et de protocoles). Nous voulons tout simplement que certain(e)s athlètes et certain(e)s sportifs prennent conscience de l’importance d’une bonne récupération.

Par expérience, et pour avoir encadré des 100aines d’athlètes, beaucoup d’entre eux ont la culture du : « plus j’en fais, et plus je serais performant ». Il n’est pas rare d’entendre que tel sportif de haut niveau est capable de réaliser 20h d’entraînement par semaine, qu’un tel est capable d’enchaîner 3 séances dans la journée. Des « exploits » quotidiens qui conditionnent notre cerveau à comprendre ceci : si tu veux progresser, alors tu dois faire comme « eux », tu dois t’entraîner pendant des heures. Oui et non. Tu n’es peut être pas un sportif de haut niveau, tu as probablement un travail à côté (qu’un AHN n’a pas forcément), une famille à gérer, des projets à développer, une entreprise à faire fonctionner … autant de préoccupations que n’ont pas les « pro », qui déjà établissent une première différence.

Des sports sont particulièrement touchés

Premier exemple, le triathlon (tiré d’une expérience d’un athlète ATP que nous avons encadré) : il faut nager, courir, pédaler, mais il faut nager longtemps pour la capacité, puis sur des courtes distances pour travailler la puissance. Il faut courir deux fois, trois fois par semaine en variant les intensités : fractionné, anaérobie lactique (5 x 1000m), et sortie longue (+ de 10 km). Il faut optimiser les transitions, alors il nage puis part faire du vélo… un coup du vélo sur du plat : 80 km, puis un coup du vélo en montagne histoire de gravir un col… et tout ça … dans la semaine et parfois en cumulant 2 à 3 séances dans la journée. C’est bien entendu un extrême, mais il est très courant de croiser un triathlète qui a tendance à vouloir en faire : « too much » et qui cumule facilement 15h ou + d’entraînement. Et cela toute l’année.

Second exemple, le rugby (également tiré d’une expérience d’un athlète ATP) : 4 entraînements technico-tactiques par semaine où le rugbyman se déplace, court, plaque, se replace, soulève, et pousse. Indispensable pour établir la stratégie collective. Nous pouvons rajouter des skills, personnels en fonction du poste qui sont réalisés lors des mêmes séances, ou en séance additionnelle. Puis, il faut du « cardio » donc le mardi et le jeudi, il faut faire du fractionné et un petit crosstraining histoire de transpirer. Et enfin, qui dit rugby, dit préparation physique en salle 2, 3, 4 fois dans la semaine : proprioception, coordination, explosivité, de la force, du renforcement, du gainage. Un cumul d’heures d’entraînement astronomique (sans compter les matchs du week-end qui soumettent les rugbymans à rude épreuve).

Troisième exemple, le CrossFit (également tiré d’une expérience d’un athlète ATP) : deux entraînements par jour de 1 h 30 à 2h, 5 à 6 fois dans la semaine : de la gym, du cardio, de l’haltérophilie, du gainage, du renforcement, des workouts à très haute intensité. Ça tape, et ça tape fort. Le corps est soumis à un stress (nous en reparlerons plus tard) élevé. Un total d’heures moins élevées que les deux autres exemples. Mais le volume et l’intensité sont tels que l’épuisement peut être comparable.

À travers ces trois exemples, nous ne prenons en compte que l’aspect sportif : le nombre d’heures d’entraînement réalisées dans la semaine. Nous ne comptabilisons pas les « extras » : le travail, et la famille, qui sont souvent les deux sources les plus énergétiques (physiquement et mentalement). En fonction du sportif, nous pouvons donc imaginer que la charge de la semaine peut varier considérablement en lien avec toutes les activités et/ou occupations quotidiennes. 

Cela induit donc une fatigue : musculaire, psychologique, physiologique, hormonale, nerveuse, une fatigue qui s’accumule, et qui grandit de jour en jour. Sachant que plus, nous avançons dans l’âge, et moins nous sommes capables de nous régénérer aussi rapidement qu’à l’adolescence. Une fatigue qu’il faut gérer si nous voulons avancer. 

Nous aimons bien utiliser cette image : prenez un homme qui gravit une montagne avec un sac à dos, dans lequel nous placerons une pierre de 1 kg à chaque fois qu’il réalise un entraînement, à chaque fois qu’un problème de sa vie quotidienne impact son humeur, à chaque fois qu’une nuit n’est pas complète, car un nouveau-né a besoin de son père ou de sa mère, à chaque fois que quelque chose génère de la fatigue telle quelle soit. Son sac s’alourdit de jour en jour. Son ascension est donc de moins en moins rapide, mais il ne veut pas se reposer, car il a peur de perdre du temps. Si le sommet de la montagne est son objectif ultime, alors chaque jour, il avance sans se reposer, il ralentit, et retarde l’arrivée de son objectif. Sans compter, les risques de chute car il est trop lourd. En revanche, à chaque fois qu’il se repose, notre petit bonhomme enlève 10 kg de pierre de son sac. Il peut repartir. Il est plus léger. Il va donc plus vite. Et son objectif se rapproche plus rapidement !

Vous êtes notre petit montagnard avec son sac et ces petites pierres. Chaque pierre que vous mettez dans votre sac correspond à votre entraînement, créant fatigue et qui vous ralentit. Si vous ne vous reposez pas. Vous ne vous délestez pas. Vous avancez moins vite. Le repos vous permet de passer des paliers et de repartir de plus belle. C’est tout simplement le principe de la surcompensation !

L’entraînement génère toujours un état de fatigue (courbe en bleue) qui entraîne une « régression » : car nous puisons nos réserves, nous fatiguons nos muscles, et nous perturbons nos systèmes endocriniens, hormonaux et nerveux. Automatiquement, par rapport à l’état initial pré-entraînement, notre niveau post entraînement est plus bas. Si la récupération est optimale, votre corps va « surcompenser » (courbe en vert). Votre niveau initial évolue, et vous créez un nouveau niveau à condition d’optimiser sa récupération.
Un entraînement est un choc, un stimuli, un stress qui crée des dommages et des perturbations, votre corps produit des adaptations qui permettront de faire face à cette situation de « stress », il se construit pour être plus fort. Votre niveau augmente.

La recherche de progression n’est qu’un continuel agencement de phases de fatigue-régression-récupération-surcompensation.

Il est important de comprendre ce principe, car si nous négligeons la récupération, alors nous négligeons un maillon de la chaîne qui conduit vers la progression. Or, nous savons que la progression et la recherche de performance est le résultat d’une longue chaîne construite de plusieurs maillons : l’entraînement, les méthodes utilisées, la nutrition, le mental, l’environnement, la récupération etc … 

Nous savons aussi qu’avoir un maillon faible diminue l’efficacité de la chaîne qui a des chances de se briser. Briser une chaîne c’est briser la performance. Et en tant que sportif, nous misons énormément sur l’entraînement pour performer, nous voulons toujours nous entraîner plus, pour progresser plus (ce qui est logique). Mais en prenant conscience de tous les facteurs qui influent sur la performance, nous comprenons alors qu’il faut accorder de l’importance à tous ces facteurs, à tous ces maillons qui amèneront aux résultats souhaités et donc à la récupération.

Un entraînement est un choc, un stimuli, un stress qui crée des dommages et des perturbations, votre corps produit des adaptations qui permettront de faire face à cette situation de « stress », il se construit pour être plus fort. Votre niveau augmente.

Qu’est ce que la récupération ?

Maintenant que vous avez compris le processus de l’entraînement : créer de la fatigue (un stress) pour que le corps puisse surcompenser, c’est-à-dire qu’il puisse créer des adaptations pour revenir plus fort. Il est indispensable de comprendre le processus de récupération ; de régénération. C’est ce qui vous permettra de créer des adaptations et de gravir la montagne.

Mais comment bien récupérer ? Quelles sont les pièces maîtresses de la récupération ? Suffit-il de prendre un scoop de BCAA et une douche froide ?

Nous savons aussi qu’avoir un maillon faible diminue l’efficacité de la chaîne qui a des chances de se briser. Briser une chaîne, c’est briser la performance. Et en tant que sportif, nous misons énormément sur l’entraînement pour performer, nous voulons toujours nous entraîner plus, pour progresser plus (ce qui est logique). Mais en prenant conscience de tous les facteurs qui influent sur la performance, nous comprenons alors qu’il faut accorder de l’importance à tous ces facteurs, à tous ces maillons qui amèneront aux résultats souhaités et donc à la récupération.

Un entraînement est un choc, un stimuli, un stress qui crée des dommages et des perturbations, votre corps produit des adaptations qui permettront de faire face à cette situation de « stress », il se construit pour être plus fort. Votre niveau augmente.

Selon nous, la récupération est influencée par 4 grandes familles : Sommeil, Nutrition, Gestion et Méthodes. Si l’importance accordée à ces 4 familles est optimale, alors la récupération le sera. De bonnes prédispositions pour régénérer et soigner les dommages créés par l’entraînement. La récupération peut alors être biaisée, et non optimale, si une des 4 familles est négligée. Selon nous, la récupération est influencée par 4 grandes familles : Sommeil, Nutrition, Gestion et Méthodes. Si l’importance accordée à ces 4 familles est optimale, alors la récupération le sera. De bonnes prédispositions pour régénérer et soigner les dommages créés par l’entraînement. La récupération peut alors être biaisée, et non optimale, si une des 4 familles est négligée. Il est difficile de quantifier l’importance d’une famille par rapport à une autre, il est difficile de mesurer la récupération : Qu’est ce qu’il fait que vous allez mieux récupérer ? Parce que vous dormez mieux ? Ou parce que vous mangez mieux ? Ou bien les deux ? Si c’est les deux, quelle est la part de chacun dans la récupération ? 40% pour un meilleur sommeil ? 60% pour une meilleure alimentation ? Ou l’inverse ? Ou alors, vous n’avez changé aucun de ces facteurs, mais vous avez optimisé la gestion de votre entraînement, et vous ne vous entraînez plus 7 jours sur 7, mais 5 jours sur 7 …

À titre personnel, en tant que pratiquant de CrossFit, je m’entraîne 5 jours sur 7, à raison de 2 x 1 h 30 les jours ON. J’optimise ma diète, j’optimise mon sommeil, je m’accorde deux jours de repos, et je m’automasse. Cela marche, je suis en forme. Mais je suis incapable de dire ce qui impacte le plus ma récupération, ou ce qui l’impacte le moins. Serais-je plus en forme si je fonctionnais autrement ? 12 ans que je m’entraîne, 12 ans d’expérience, qui me permettent de connaître mon corps, et de savoir que ma récupération me convient et est idéal pour moi. Mais mon mode de fonctionnement le serait-il également pour une autre personne ? Tout ça pour dire qu’il est important que chacun soit capable de s’écouter, de savoir quand il a besoin de récupérer, et de consacrer du temps à optimiser sa récupération. Chaque sportif, chaque individu est différent, à partir de ce constat, nous savons que la capacité de chacun à récupérer va être différente. Ainsi, la gestion de sa récupération doit être optimisée en fonction de chacun, selon son ressenti. Mais, il est sûr et certain que sans gérer les quatre grandes familles (que nous allons voir ci-dessous) et en négligeant leur différent aspect, la récupération pourra toujours être meilleure. 

Sommeil

Quoi de mieux qu’une bonne nuit de sommeil, bien profonde, bien régénératrice ? Nous le savons, c’est en dormant que notre corps se « soigne ». C’est lorsque nous sommes en veille que notre organisme répare les dégâts que nous lui avons infligés à travers nos entraînements… que nous sommes sadiques.
Nous allons amener des nutriments via le sang, vers nos muscles et donc vers nos cellules, nous allons les nourrir, leur fournir le carburant qui leur permet de fonctionner, de rétablir l’homéostasie qui leur permettra de créer des réactions chimiques, qui à leur tour permettront de créer des adaptations au niveau cellulaire (poumons par exemple), au niveau musculaire, au niveau nerveux, au niveau hormonal. Notre corps va tout faire pour s’optimiser et être plus fort que le stress que nous lui avons infligé via l’entraînement. C’est ainsi que nous surcompensons.
Mais cela ne se réalise pas en une seule nuit, mais en plusieurs. Notre sommeil ne doit pas être bon et réparateur un seul soir dans la semaine, mais toutes les nuits !
De plus, le corps a besoin de carburant et le carburant, c’est notre alimentation. Ce que nous ingérons sur l’ensemble de la journée. Ce qui nous amène au point suivant… tous deux sont extrêmes liées !

Nutrition

Nous aimons utiliser cette image. La voiture. Si la voiture est un diesel. Pour bien rouler et vous amener à votre salle de sport ou sur votre lieu d’entraînement, elle a besoin de gasoil. Mais, si vous inversez avec de l’essence, patatra, c’est le drame ! La voiture ne roule plus. Le corps humain, c’est la même chose, en plus complexe, et en plus résistant. Car nous pouvons lui infliger un mauvais carburant pendant plusieurs jours, mois, années, il va tout de même fonctionner, mais moins bien que si c’était le bon ! Les nutriments ne seront pas de qualité, et vos petites cellules ne pourront pas bien travailler la nuit : la récupération en est diminuée.
Sur le long terme, une mauvaise alimentation peut aussi créer un état inflammatoire, et donc des tendinites. Un des pires ennemis du sportif. Un petit tour chez le kiné et ça repart ? Mais souvent, la tendinite revient ou bien une autre apparaît. Si cela est votre cas, alors regardez du côté de votre diète. Combien de sportifs que nous avons encadrés ont vu leur nombre de tendinites diminué essentiellement en travaillant sur ce qu’ils mangeaient ? Idem pour les crampes.
Rajoutant à cela l’hydratation. Notre corps est en grande partie constitué d’eau. Et nous fonctionnons aussi grâce à elle. L’hydratation est essentielle.
Bref, nous ne pouvons nous éterniser sur ce sujet, car nous pourrions écrire 10 articles dessus (du comment du pourquoi jusqu’à comment bien s’alimenter, à quel moment, avec quel complément …) mais l’image de la voiture doit vous faire comprendre que si vous voulez bien récupérer, vous devez bien vous alimenter et bien dormir. 

Gestion

Où comment gérer son entraînement, dans la semaine, au fil des semaines, des mois et des années. S’entraîner 365 jours par an, c’est possible, mais pas à 100% tous les jours ! Il est possible de s’entraîner deux fois par jour, en variant les intensités et les types d’entraînement, mais il faut aussi des jours de repos, des jours OFF, où nous dire complètement « stop ». Faites d’autres choses que votre activité principale. Prenez le temps de vous étirer, de vous masser, faites une récupération active. Il faut également savoir relâcher et accorder des semaines de décharges (plus légères en termes de volume et d’intensité), voire carrément des semaines OFF (lorsque vous êtes en vacances par exemple).
Comme une pile ou une batterie, votre énergie se décharge, et il faut penser à se recharger, se poser, et se brancher à une prise pour que l’énergie revienne à 100%. Or, si vous puisez tous les jours, sans jamais vous reposer, votre réserve d’énergie s’amenuise et vous n’aurez pas 100% de votre énergie pour votre séance, mais seulement 70%, voire 50 % voire encore moins si vous cumulez la fatigue depuis des semaines. Vaut-il mieux réaliser 3 entraînements à 100% plutôt que 5 à 50% ?
Il peut être difficile de planifier des semaines de décharge et des jours Off, pour deux raisons. La première, vous n’êtes potentiellement pas un coach, et vous ne savez pas comment planifier. La seconde est tout simplement votre conscience. Si je ne m’entraîne pas je vais… grossir, perdre mes acquis, régresser … Il faut donc prendre des conseils, et pourquoi pas trouver un coach qui saura vous guider, et dans un second temps comprendre que se reposer, se délester (comme notre petit montagnard), vous permet de repartir plus vite et en forme, mais surtout éviter la blessure et de revenir au point de départ ! Nous sommes dans la culture du NO PAIN NO GAIN… c’est sûr, sans travail, pas de résultats. Mais travaillons intelligemment.
Il faut principalement écouter son corps ! Et savoir prendre le temps de se reposer pour convertir les efforts en gain. Savoir dire STOP, et prendre du repos. Changer sa façon de penser : « je ne vais pas culpabiliser si je me repose, au contraire, je dois être content de me reposer, mon corps le mérite, il me remerciera en maximisant les gains ».

Les méthodes

Peut-être la moins importante des 4 familles. Si vous gérez les 3 facteurs vus précédemment, alors vous êtes sur la bonne voie pour optimiser votre récupération. Mais nous pouvons pousser le processus encore plus loin afin de l’optimiser quasiment à 100% ! Quid des massages et automassages ? Des étirements ? De l’électrostimulation ? Des douches froides ? De là crie ? Des bottes de compression ? De la récupération active ? Tant de méthodes pour accélérer votre récupération ! Pour revenir encore plus rapidement et encore plus fort à l’entraînement ! Bien ou pas bien ?
Ce que nous pouvons vous dire, c’est qu’elles peuvent vous être bénéfique. Tout le monde n’a pas accès à chacune des méthodes, mais du moins, vous pouvez tout de même vous étirer voir vous automasser. Leurs effets sur la récupération ne sont pas prouvés à 100%, mais nous misons sur l’effet placebo. Si vous pensez que cela vous fait du bien, alors faites-le. 

Savoir établir une récupération efficace (et adapté à ses besoins)

Réguler et optimiser le sommeil

Si vous sentez que votre nuit n’est pas réparatrice, alors mettez en œuvre ce qu’il faut : essayer de gagner 1 à 2h de sommeil, de faire des siestes régulières, utiliser des méthodes de sophrologie / relaxation avant de vous endormir, diminuer les écrans le soir, et enfin, n’hésitez pas à consulter tout simplement un spécialiste ! Mais n’oubliez pas ! Le sommeil fait partie intégrante de votre récupération, sans nuit réparatrice, pas de gain !

Optimiser la nutrition

Si vous souhaitez tirer un maximum de vos entraînements, alors soignez le carburant que vous donnez à la machine qu’est votre corps. Diminuer les sucreries, la junkfood et la emptyfood, manger plus de légumes, boire moins d’alcool, s’hydrater d’avantages, manger suffisamment pour combler le déficit calorique lié à la pratique (manger plus, mais en qualitatif !), explorer des modes alimentaires (vegan, végétarien, paleo, cétogène, jeune intermittent), déterminer celui qui fera décoller votre récupération et votre performance.

Optimiser la semaine et utiliser des méthodes

Un jour de repos tous les 2 ou 3 jours d’entraînements. Ça vous tente ? Vous devriez tester ! 2 à 3 jours d’entraînements, complets, optimaux, et un jour de récupération qui est là pour vous dire : « tu as bien travaillé, tu mérites ton repos ». C’est votre récompense. Ce roulement peut être mis en place : 3 jours ON, 1 jour OFF. Le jour de repos permet de répartir sur 3 jours supplémentaires avec envie, motivation, et enthousiasme, et surtout frais physiquement, mentalement, et nerveusement.
Utiliser la récupération active pour rester dynamique même les jours OFF : une sortie vélo longue, une séance course à pied longue (sans intensité), de la mobilité et du stretching, pourquoi pas du yoga, ou des activités que vous n’avez pas le temps de pratiquer ? Faites monter votre fréquence cardiaque jusqu’à 60-70%, tranquillement, ressentez la chaleur de l’activité et une légère transpiration. Vous activez votre corps, pour qu’il puisse faire circuler le sang dans le muscle, éliminer les toxines, et apporter des nutriments. 1h grand maximum. Cela permet de limiter la mauvaise conscience de n’absolument rien faire.
Puis, utilisez les auto-massages, les étirements, un peu de cryothérapie ou autres méthodes en fonction de ce qui est à votre disposition. 

La semaine de décharge

Vous partez en vacances ? Alors dites non au sport. Couper pendant une semaine, voire 10 jours, voire 15 jours. Faites de l’activité physique, mais autres que ce que vous avez l’habitude de faire. Casser votre routine. Décharger en volume, et en intensité. Si vous ne partez pas en vacances (pas de chance), vous pouvez alors vous autoriser une semaine où vous diminuerez la charge d’entraînement. Par expérience, il arrive souvent de tirer sur la corde, de faire des blocs de 4 à 8 semaines intensifs qui, malgré une bonne récupération, peuvent produire des petits « bobos », traumatismes, et tensions. Ne pas couper, ou décharger, finiront par faire céder la corde. Il faut savoir écouter son corps. Et faire ce qui est nécessaire. Généralement, après une semaine « light », les petits bobos s’apaisent (bien entendu, en réalisant de la prophylaxie, une bonne récupération, une bonne alimentation, un bon sommeil), et vous permettent de repartir de plus belle. Si les petits « bobos » sont chroniques (s’installent et durent dans le temps), alors il vous faudra plus d’une semaine de décharge pour soigner tout cela. Mais, si vous avez écouté votre corps et fait ce qu’il faut, normalement… il n’y a pas besoin ! 

Détecter le « surentraînement »

Beaucoup parlent de surentraînement, et nous avons déjà tous croisé un mec qui s’entraîne un peu, mais qui fait des surentraînements tous les mois. Un vrai surentraînement plonge un sportif dans une réelle détresse avec des effets négatifs : diminution du sommeil, perte de l’appétit, diminution significative des performances, changement d’humeur et bien plus… Un phénomène qui touche les sportifs de haut niveau, voir des sportifs qui s’entraînent vraiment très mal. Un week-end de repos ne suffit pas pour repartir de plus belle. Nous n’aimons pas parler de surentraînement, mais plutôt de surmenage.

Une période de moins bien, où nous ne performons pas comme nous le souhaitons, une période où nous stagnons (attention que cela ne provienne pas du programme), une période où nous traînons des pieds pour franchir la porte de la salle, ou la piste pour courir, des petits bobos qui s’accumulent, et quelques repas qui dérapent. Autant de signes qui sont des alertes et qui vous préviennent que vous êtes à quelques pas de basculer vers une période encore plus sombre.

Si vous ne réagissez pas à temps :

• Le cercle vicieux se poursuit et vous tire de plus en plus vers cette tendance qui est contreproductive : difficulté d’atteindre son objectif, nous nous entraînons encore plus, nous nous fatiguons encore plus, nous régressons. 
• Éloignement de l’objectif ou des objectifs : perte de motivation, augmentation du stress,
• Il est même possible de se dégoûter de son propre sport !
• Un risque de blessures accrues : moins de récupération, entraînement encore plus intensif (pour casser cette spirale négative), et un combat quotidien contre les « bobos » (pour ne pas s’arrêter).
→ Absolument rien de positif sur du moyen / long terme. 

Si vous réagissez à temps :

• En mettant en place une à deux semaines de décharge, voir de coupure,
• En modifiant la façon de s’entraîner : en apportant des entraînements plus ludiques, moins contraignants.
• En prenant le temps de soigner les petits « bobos » : psychologiquement ça fera aussi la différence, 
• Le cercle vicieux se brise,
• La motivation reviendra et de nouveaux objectifs arriveront dans votre nouvelle façon de vous entraîner,
• Le risque de blessures diminuera logiquement,
→ Vous perdez du temps sur l’instant T, sur le court terme, car vous allez couper une semaine ou prendre le temps, mais vous gagnerez du temps sur le moyen et long terme.

Conclusion

Il n’y a aucune recette miracle, et nous ne pouvons pas dire : faites ça, suivez ce protocole précis, vous ne vous blesserez jamais et vous ne connaîtrez jamais le surmenage. Vous êtes tous des individus différents, et qui réagissent différemment.
Comme dans la vie de tous les jours, nous connaissons tous quelqu’un à l’hygiène de vie déplorable, et cela, depuis des années, mais qui est toujours en forme et ne tombera probablement jamais malade, alors que d’autres personnes tombent malades, bien que rien ne les prédestinait à cela. Dans le milieu du sport, vous côtoyez ou vous avez déjà côtoyé un sportif qui mange mal, qui fait la fête tous les week-ends, et qui ne respecte aucun des points que nous avons vu au-dessus, et qui est toujours en forme, jamais sans blessures, et qui performe. Cela s’appelle le talent et la chance. Ce n’est peut-être pas le plus travailleur. Tout va bien pour lui. Mais jusqu’à quand ?
Vous n’êtes pas constitué comme lui, malheureusement, mais vous pouvez faire en sorte de travailler, et de faire ce qu’il faut pour être au top. Ce qui compte, c’est vous, pas l’autre. C’est votre performance, et pas celle de votre coéquipier ou de votre adversaire. Vous avez des objectifs, vous souhaitez les atteindre ? Alors, il faut mettre en œuvre tout ce qu’il faut pour y parvenir ! Mais…

Il faut savoir s’écouter. Réagir et adapter. Vous êtes peut-être en surmenage, vous êtes peut-être sujet à des petits bobos réguliers, vous êtes peut-être dans une phase de stagnation, mais vous fermez les yeux et vous poursuivez votre entraînement, car NO PAIN NO GAIN. Vous tirez sur la corde, encore et toujours. Jusqu’à ce que cela casse. Combien de sportifs ont déjà sacrifié un an, deux ans de leur carrière sans jamais optimiser leur récupération, pour essayer d’atteindre leur objectif et qui se sont cassés les dents ?
Une blessure (non traumatique : par exemple une fracture) ? Patatra… c’est le drame, 1 mois, 2 mois, 6 mois, 1 an d’arrêt… 2 ans d’efforts sans vous écouter au final… repartir à 0 dans X semaines. C’est une perte de temps inévitable ? Non ! Évitez si vous aviez fait ce qu’il fallait !

Nous sommes partisans de la longévité de l’athlète. Un athlète doit durer, performer et sans se blesser (traumatique ou non). Pour nous, une préparation physique est réussie lorsque l’athlète réalise une saison complète, sans blessures, sans « bobos » du quotidien qui usent psychologiquement, et qui prend plaisir sur le terrain et à l’entraînement. Pour nous, un athlète qui s’entraîne intelligemment est un athlète qui a compris cela et qui accorde de l’importance à la récupération, et à son intégrité physique.

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