Quentin est un de ces joueurs de rugby, piqué par la passion dès le berceau.

Au début, ce qui compte le plus c’est d’être entre copains, se dépenser et s’amuser. Le quatre quart et les boissons bon marché ne sont qu’une excuse pour rester encore plus longtemps ensemble.

Au fur et à mesure des années, l’insouciance de l’enfance laisse place à la compétitivité. Gagner devient de plus en plus important et il faut faire le nécessaire pour y arriver.

Malheureusement, cette transition n’est pas agréable pour tous.

Tout d’un coup, les week-ends de fou rire entre copains se transforment en long moment d’attente sur le banc, le corps froid comme un glaçon, à se demander si on va rentrer aujourd’hui…

La flamme de la passion se transforme progressivement en boule d’angoisse.

C’est exactement ce qu’a vécu Quentin.

Lui qui avait fait ses classes jusqu’à intégrer les crabos, il a commencé à voir son temps de jeu fondre comme neige au soleil, jusqu’à ne plus du tout entrer sur le terrain.

Heureusement, il aimait beaucoup trop son sport pour abandonner.

Il s’est donc mis à la musculation pour prendre du volume et faire une prise de masse car « C’est ce que tous les rugbymens font ! ».

Motivé, Quentin enchaîne les entraînements et prend du muscle comme prévu.

Seulement voilà, des jours et des semaines passent, et rien ne change !

Il est toujours sur le banc, à regarder les autres jouer et s’amuser. C’est désormais encore pire, car il se demande « Qu’est-ce que j’ai mal fait ? Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Est-ce que je suis vraiment au niveau ? ».

Il en arrive au point critique où il envisage le pire : arrêter le rugby, la passion de toute sa vie …